samedi 24 décembre 2011

mercredi 23 novembre 2011

It's here

This morning, we woke up to this: a two centimeters white blanket.





This above photo is for Cheri, the one below is for Rosaria


Sledpress wil like to know that while all else is freezing outside, Miss Catherine is snuglly ensconced in the warmth of my study room seat.
Keep warm northern cocitizens.
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lundi 21 novembre 2011

Occupy highjacking

Our Montreal Square Victoria occupiers are going through a tough questioning period.  They realize that their site is being taken over by homeless people, psychiatric cases, junkies and dealers.  Their own order service can not cope anymore and they appreciate the help from the police and firemen who have been collaborating with them since the beginning.
Last night some of the very first Occupiers went home saying they were exhausted by the "social work" they had to spend their days doing.  The fact is that social work without proper training is exhausting and even dangerous.
The Occupiers were hospitable, fed the vagrants and even sheltered them.  Unfortunately they failed to fathom the exploitative capacity of some of those guys and they are paying the price.
As a first step they have now stopped giving food to people who can not prove that they are doing their bit on the site.  Nights could prove more problematic though.  Let's hope they will solve their problems and that the movement will not be destoyed from the interior by the parasites it has attracted.

mercredi 12 octobre 2011

Early Fall




Photos taken 10th October 2011 at Parc Marie-Victorin, along the St-Lawrence River in Longueuil, Qc.






Fishing in midstream (zoom lens used)
Not only the trees offer colours: containers stacked on  a wharf

the Mont Royal in the background


Trail in the bush
Light play











From my backyard












My neighbour's evergreen's top at about 10 meters high (zoom lens)
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samedi 8 octobre 2011

Silence and "a little manifesting".

I have been silent for some time; I had to prepare some presentations at the McGill Community  for Life Long Learning; one about Benny Goodman and one about Montreal's train stations between 1890 and 1930.  I'm also moderating a study group on the First Nations at the St-Lambert Community Learning Center, next to Longueuil.
But I have not forgotten my autobiography project, it is just on hold for the next several weeks.
Next Monday is our Canadian Thanksgiving Day, I will be thanking God for all his blessings to me and my family and friends and also for not creating Canada to dominate the world as Mr Romney thinks the U.S.A. were created to do.

jeudi 15 septembre 2011

The Man in his lair

When we were in Rome, on August 30, I took a few pictures of the Man in his natural habitat.


(click to enlarge)

Immediately above you have a general view of the lair, to the right and left of the Man you have the goddess and the god protecting the place and at the top, a very nice medallion over the central door reminds one of antique villas.
I thought this collage would prove, should any doubts still linger, that Man is Roma.
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lundi 12 septembre 2011

It hapened

This summer, we, the wife and I, met face to face with MoR and Flavia in Montreal then in Rome.  Yesterday, in Montreal, we spent the day with Cheri and Judge Blah, nothing blah about the judge, a lively fellow and a pleasure to talk with.
Fascinating to see virtual relationships becoming factual.  When MoR and Flavia came to Montreal, we met Devinder,  Montreal blogger and almost met the Commentator, out of Laval.  MoR was the link between us and the other two.

mardi 6 septembre 2011

Un beau voyage

Journal de voyage
14 août au 5 septembre 2011

17 août-- Nous sommes arrivés presqu'en bon état après une envolée sans histoires sauf deux bébés braillards, sérénade toute la traversée...impossible de les envoyer jouer dehors. Le 16, adaptation au changement d`horaire et de mœurs. Visite à la plage et circuit en ville. Excellent «dîner» à 21 heures au Al Andalous, restaurant Maure.

18 août : Les nuits, ici, sont plus agitées que les jours. Avec la chaleur torride, du moins pour nous, je peux comprendre que les rues soient vides tout l'après-midi et grouillantes en soirée.
Dans l'avion, j'ai renversé du café sur mon veston coquille-d'oeuf. La lavanderia ne peut pas le nettoyer, nous irons voir un autre endroit «sul» la Plaza de la Constitucion. Dans le moment, ici, tout le monde est à la siesta; je viens moi-même de me réveiller.
Toute les fenêtres de la maison sont garnies de barreau...mais aucun moustiquaire, beaucoup de piqûres au sein de la population. Le patio est complètement muré à l'instar d'une cour de «prison». La maison elle-même est dans un «gated compound» où l'on entre et dont on sort via une grille électrique. Tout est comme ça autour, pourtant l'endroit ne semble pas dangereux. Autre pays, autre mœurs.
Pas de circuits d'autobus urbains avant plusieurs coins de rues. Tout se fait pedibus cum jambis.

20 août : Hier, visite de Mijas (le vieux) en montagne, environ 1000 pieds. Il y avait une bonne brise et une température supportable. Mis à part l'artisanat espagnol, c'est un autre St-Sauveur...avec des restaurants espagnols et une forteresse maure de 1062, en ruine sauf les parties converties en chapelles et en églises. La chapelle de la Virgen de la Pena est tout à fait remarquable dans la base d'un des anciens dongeon. Fait cocasse, dans un environnement aussi ancien, on peut y allumer un lampion électrique pour un euro...j'ai succombé.
Moins drôle, depuis hier après-midi, j'ai une réaction allergique à je ne sais trop quoi rencontré à Mijas.

21 août : Visite à Ronda, 1h45 d'autobus, surtout à flanc de montagne, paysage magnifique et vieille forteresse arabe du 13e siècle. Les Costo André ne sont pas venus. J'ai pris abondance de photo et acheté le petit guide touristique, très bien fait.

22 août : Petite journée tranquille. André est rentré à Montréal et les enfants, Nicole et les filles sont allés au Bioparc. Thérèse et moi sommes allés explorer autour. Ce soir, nous avons été prendre une bière au fameux Gali Gali cher à Richard et Jutta pour ensuite aller souper à la Playa Serrano. Une bonne bouteille de rosé Faustino VII a bien arrosé les langoustines de Thérèse et mon Rosada (red snapper). Le tout s'est terminé à la Heladeria 900 par une coupe Malaga. Nous nous sommes bien reposés.
23 août : .
Voyage en Angleterre (Gibraltar) où l'on circule à droite mais où l'on utilise la Livre comme monnaie. Taux de change prohibitif, comme les prix...mais on est anglais. L'endroit est magnifique et le rocher très impressionnant. Les rues montantes et très étroites sont un paradis pour les cowboys de la route comme notre chauffeur de minibus pour le tour du rocher et la visite de la caverne St-Michael, une vraie beauté et bien mise en valeur par un excellent jeu de lumières.
Autour de la caverne, les macaques abondent; j'ai même pu photographier une guenon et son petit.
Autre curiosité : à l'arrivée, nous avons dû arrêter à un passage à niveau : un avion atterrissait et la piste traverse la rue...après avoir débuté dans la mer, on est un petit territoire non?

26 août : Thérèse, depuis Gibraltar, s 'offre une grippe carabinée. Donc, hier, r.a.s., sauf une promenade de tour de ville en «tren turistico» avec les filles et Ariane.
Mon veston aspergé de café à bord de l'avion, s'avère irrécupérable. Ce matin, je suis allé au strip mall de l'autre côté de l`autoroute et j'ai trouvé, chez Kiabi, un veston fort convenable pour 50 euros. Ma pointure européenne est un 54, mon 42 canadien semble plus mince.
Les filles sont reparties pour Longueuil ce matin. Demain matin, nous partirons prendre le bateau à Malaga.
Nicole et les enfants rentrerons lundi prochain.

28 août Hier, départ de Malaga à bord de l'Adventure of the Sea. Premières découvertes : les ordinateurs ne fonctionnent pas toujours et Webmail Videotron est bloqué car son certificat de sécurité serait inadéquat; l'alcool n'est pas compris dans le forfait, le café, oui, mais pas le café mocha; le cellulaire ne fonctionne pas en mer.
Aujourd'hui, à Valencia, le cell fonctionne...mais j'ai appelé les filles à 6:00 AM à leur heure. Bon mais elles ont eu de nos nouvelles. Je renonce à l'ordi.
Visite panoramico-historique de Valencia avec une guide historienne. Très intéressant et la ville est très belle. Chose étonnante, le grand nombre de ponts sans rivière : lors d'une inondation catastrophique, il y a une vingtaine d'années, ils ont déplacé la rivière mais pas comblé le lit utilisé pour d'autres fins récréatives et culturelles.
Demain, journée complète en mer et après demain Rome.
382 photos prises à cette heure, gros travail d'organisation au retour chez nous.

31 août : Hier, visite de Rome avec Raffaëlla et Giovanni suivie d''un lunch chez-eux. Leur bonne philipine nous avait préparé des pâtes maisons, un ravioli farci au champignons et au mozzarella, un fettucini à la sauce tomate et viande et une salade verte avec tomate et un mozzarella crémeux inconnu chez-nous. C'était léger et délicieux; les pâtes étaient légères et presque diaphanes, jamais mangé des semblables. Giovanni nous a servi un chianti et un blanc sicilien tout simplement divin.
Nous avons, à pied, visité le Forum, l'Agora, si vous préférez. Ces ruines, à l'ombre du Colisée, sont très impressionnantes et l'édifice de la Curia Iulia, même après 2000 ans garde sa majesté et ses mystères. Un tour de ville en autobus à impériale nous a donné une idée générale de la ville. L'arrêt au Vatican avec la visite de la basilique m'a moins impressionné que je l'aurais cru, peut-être le voyons nous trop souvent aux nouvelles et à la TV. La police de la décence m'a fait penser à l'Arabie Saoudite, mais ici elle vise aussi les hommes, enfin l'égalité des sexes dans l'Église catholique.

Aujourd'hui, nous sommes à Livorno, un port très occupé. En P.M., nous allons visiter Pise. Giovanni nous a plutôt recommandé Florence, mais les tours y sont trop longs et trop centrés sur les musées. D'ailleurs, parlant de tours, deux des trois tours que nous avions choisis, en Toscane et en Corse, ont été annulés faute de participants. Pas synchrones nos intérêts.

2 septembre : Hier,visite d'Ajaccio et des gorges Prunelli. Le chauffeur d'autobus est un héro et notre guide, assise en avant de l'autobus, une femme très courageuse. La route, à peine plus large que l'autobus, en lacets, frôlait continuellement le rocher ou l'abime. Nous avions toujours l'impression soit de foncer droit dans la muraille ou de sauter dans le trou. Entre deux respirations profondes, quelles vues splendides. La Pietra, bière corse à la châtaigne, est un délice.
De retour à Ajaccio, nous nous sommes attablés au bar snack Le Concept. Le filet de porc avec ses fettucini et ses petits légumes nous a fait nous lécher les doigts comme, d'ailleurs le dessert gourmand et son espresso. Tout ça arrosé d'une bonne bouteille de rosé du cru tout à fait honorable.
Nous avons ensuite magasiné et acheté tous nos souvenir dans les boutiques d'Ajaccio
. Tout du made in Corsu sauf l'âne d'Ariane...mde in China!
Aujourd'hui, journée en mer et, demain, Malaga. È finito

3 septembre : Sommes au Holiday Inn Express Malaga, une station d'autobus de l'aéroport, pas cher mais service minmal, entre autre, pas de débarbouillettes, Thérèse est outrée.
Nous avons fait un tour de ville en autobus à impériale, ville très historique et panoramique mais, somme toute, assez terne. Nous avons ensuite luncher copieusement sur la terrasse d'un bistro local plutôt sympathique malgré sa vue imprenable sur les travaux du métro de Malaga
Retour a l`hôtel via la ligne A Aeropuerto. À la descente de l'autobus, un pseudo Brésilien me demande si je parle espagnol puis d`où je suis. Il dit avoir un ami à Montréal qui joue au football et fait semblant de me donner un croc-en-jambe tout en tentant de sortir mon portefeuille de ma poche arrière...bien boutonnée et portefeuille rentré le bout étroit au fond de la poche Il a vite décroché quand il a senti que je tenais ma poche Nous ne sortirons pas ce soir.

4 août : Nous sommes allé faire nos adieux à Fuengirola : balade à bord du petit train touristique, lèche-vitrine (dimanche, magasins fermés sauf de rares exceptions). En furetant un peu nous avons découvert le patio de l`hôtel Las Rampas, un charmant endroit bien caché avec une très jolie cascade qui tombe en palier du haut des trois étages du batiment,.belle trouvaille.
Pour finir, lunch au bar de la Playa Galgo suivi d'une crème glacée dans une des nombreuses Heladerias du Paseo del Mar. Venus par le train, nous sommes retoutné en autobus pour découvrir que le terminus de l`autobus en provenance de Fuengirola...n'est pas au Terminal Autobuses mais près de l'entrée du port de pêche. Nous sommes rentrés à l'hôtel en taxi.

5 août : Notre vol partant à 14h50, en bon nord américain, nous sommes à l'aéroport à 10h45. À notre grand étonnement, à 11:10 nous avions notre carte d'embarquement, passé la sécurité et n'avions plus qu'à nous promener dans les boutiques et à luncher dans un pub anglais en attendant l'embarquement.
Moins expéditif à Montréal : à 16h08 nous étions stationnés sur le tarmac en attendant que l'avion qui occupait notre porte l'ait quittée, trois quarts d'heure pour passer la douane, 40 minutes devant le carouselle 4 que l'équipage nous avait indiqué pour prendre nos valises avant de découvrir qu'il y avait eu changement : elles se promenaient lamentablement sur le carouselle 2.
À 18h40, nous sortions de l'espace des arrivées pour chercher un taxi quand, ô merveille de la piété filiale, nous avons vu nos filles venues nous chercher.
Tout est bien qui finit bien.

jeudi 11 août 2011

Sorry for the delays

Starting Sunday, August 14, until Tuesday, September 6, I may be slow commenting or answering comments since I will be away to Europe (First time ever in my life, so it's about time).  My faithful minicomputer will follow me but WiFi is not available everywhere along the way.  Whenever I can, I'll keep in touch.
See you later, au revoir, arrivederci.

lundi 8 août 2011

Mémoires...

Chapitre 8 : Les années floues

(1951-1954)

Le Noviciat des Pères Oblats, à Chambly, offrait un accueil impressionnant.  Ses 5 ou 6 étages, son allée menant, au bout d’un parc, au portail de la vaste structure en U ouvrant ses bras à toute cette jeunesse venue s’y blottir, donnait un sentiment de paix et de sérénité.  L e hall d’entrée, si je me souviens bien, était majestueux avec ses marbres et son éclairage tout en douceur.  Le silence vous enveloppait de ouate et forçait le recueillement.  Après la bienvenue, on me conduisit à ma chambre, appelée cellule dans le langage monastique.
La première semaine, les exercices liturgiques, la prise d’habit (laisser les vêtements laïcs pour la soutane), la prise de contact avec les nouveaux Frères, tout ce remue-ménage, laissaient peu de place à la véritable question : qu’est-ce que je suis venu faire ici?  Le véritable questionnement commença dans les semaines suivantes.  Les Offices à la chapelle, le travail à la bibliothèque, j’y avais été affecté, me donnait beaucoup de satisfaction, certes, mais rien de différent de celle que je ressentais à l’extérieur.  Côté spirituel, j’avais vécu des expériences plus intenses dans la forêt (un petit côté païen?) ou, même, lors de mes longues promenades solitaires dans le bruit de la ville ou dans l’effervescence des camps scouts.
Deux éléments me déplaisaient souverainement : le rituel de l’auto-flagellation du vendredi soir, si bénigne cette flagellation fut-elle, et la correction fraternelle présentée comme la fine fleur de la charité.  Il devint vite évident que cette « fine fleur » était truffée des épines des règlements de compte et de l’auto-promotion, la charité en prenait pour son rhume dans toutes ses dénonciations et ces blâmes pas toujours justifiés.  La discipline, c’est comme ça qu’on nommait l’auto-flagellation et le petit fouet de corde tressée dont on se servait pour le rituel, devait châtier le corps et apaiser les passions;  chez certains, elle les exacerbait plutôt, les passions.  Après deux mois et demi de ce régime, j’ai quitté la soutane et suis revenu à la vie laïque.  Entré le 28 juillet 1951, j’ai quitté à la mi-octobre.
Partir n’était pas le plus difficile.  La voie des études désormais fermée, il fallait gagner ma vie.  Au début des années 50, une dépression s’annonçait.  Les vétérans et les mis à pied de l’industrie de guerre inondaient le marché du travail.  J’avais une belle culture mais aucune formation spécifique ni expérience de travail.  Partout où j’allais, je me faisais dire que j’avais certes de belles connaissances mais pas celles que l’employeur recherchait ou encore : «Vous êtes trop instruit pour l’emploi que nous offrons, cela ne vous intéressera pas et vous ne resterez pas».  J’ai eu une petite phase dépressive, je l’avoue, devant ce cul-de-sac apparent.
Un jour, lors d’une rencontre de chefs scouts, un de mes ex-condisciples au collège me dit avoir peut-être un emploi pour moi.  La compagnie d’assurance qui l’employait cherchait quelqu’un pour l’aider dans son travail.  Il me présente à son patron qui me dit : «Si  J.-G. vous recommande, ça va.  Quand pouvez-vous commencer?»  Le lendemain, je commençais mon premier véritable emploi.  Notre service recevait et acheminait le courrier interne et externe, classait et recherchait les dossiers des assurés et fournissait les serviettes sanitaires pour la toilette des femmes.  Quand nous trouvions une note anonyme demandant une  boîte de sandwiches, nous déposions une boîte de ces serviettes sur une filière convenue…et tout le monde était heureux.  La beauté de la chose, cependant, c’était la presse rotative-couleurs dont la compagnie s’était dotée pour imprimer ses propres contrats d’assurance.
L’ami J.-G., avait été formé à opérer la machine et il était le seul à pouvoir le faire.  Il me forma à le faire aussi.  En 1951, la compagnie était la première à Montréal à posséder une telle machine.  Bientôt une compagnie voisine s’en procura une et, en l’espace de quelques mois, notre salaire doubla, ou presque.  Il suffisait de dire que tel gérant nous avait parlé et le tour était joué.  Essayez de faire ça aujourd’hui.
En septembre 1952, j’avais réussi à me mettre des sous de côté et je crus pouvoir m’inscrire à l’École normale Jacques-Cartier pour obtenir un brevet d’enseignement.  Évidemment, ma mère n’était pas d’accord, je ne ferais jamais un bon professeur, etc, etc…  J’y suis quand même allé.  J’y ai rencontré deux amis que je vois encore et un certain nombre de nationalistes exacerbés que je ne vois plus.  Les places étaient contingentées et ces bons chrétiens me taxaient de voler la place d’un VRAI Québécois. 
Les frais avaient beau être minimes, mes sous s’épuisaient quand même.  Je rencontrai le directeur pour lui demander une lettre de recommandation et un formulaire pour un Prêt d’honneur de la Société Saint-Jean-Baptiste.  Le brave me regarda avec un petit sourire en coin et déclara : «Mon Costopoulos, avec un nom comme le tien, ne perds pas ton temps à demander un prêt à la SSJB».  J’étais de retour sur le marché du travail.
Commis vendeur de vêtements pour hommes chez Eaton, le temps d’une vente de janvier, classeur et étiqueteur de livres à la librairie des Clercs de St-Viateur, ajusteur dans une compagnie d’assurances accident-maladie pour une compagnie qui ne payait à peu près jamais rien, tout ça entrecoupé de périodes de chômage plus ou moins longues, telle fut ma vie de 1953 à mars 1954 quand la chance me sourit enfin via mon aumônier scout.
De 1951 à 1954, si je n’ai pas sombré, c’est grâce au scoutisme qui fut ma stabilité, mon engagement, là où je me sentais utile à quelque chose; je me souviens encore avec émotion de cette période et je dois une fière chandelle à Robert Baden-Powell Lord Gillwell.
(à suivre...)

jeudi 4 août 2011

Mémoires...

Chapitre 7 : Les influences, de 0 à 20 ans

(en guise de parenthèse)
Un homme ne se fait pas seul.  Au cours de mes  20 premières années de vie, voici l’Équipe qui m’a aidé à devenir ce que je suis.
Mon père, même s’il nous a abandonné quand j’avais 10 ans, m’a quand même transmis la fierté de mes origines et de la culture grecque.  Il a éveillé ma curiosité et mon désir de voir plus loin que mon coin de pays.  Il m’a initié à la langue anglaise sans le vouloir vraiment, simplement en parlant anglais avec ma mère.
Ma mère, même très dévalorisante à mon égard, m’a tout de même appris à lire, écrire et un peu à compter (mais je n’étais pas très coopératif dans ce domaine).  Elle m’a transmis sa tête dure et son obstination.
Ma grand-mère m’a transmis le goût d’aimer et d’aider les autres, la clémence et le pardon.  Mon grand-père alcoolique ne lui rendait pas la vie facile, mais après 60 ans de mariage elle l’aimait toujours « son vieux malcommode », comme elle disait avec un petit sourire en coin.
Mon oncle Henri, le frère de maman et un peu beaucoup notre père substitut, m’a donné son humour un peu grinçant et son ironie; une forme, chez-lui, de s’affirmer et de dire : « Vous ne m’aurez pas ».
Mes frères, à leur insu, m’ont donné une certaine patience, une certaine tolérance et un grand besoin de justice, surtout distributive.  Étant l’aîné, je les ai souvent vus obtenir en même temps que moi des privilèges que j’avais attendus des années.  J’en ai conçu une profonde répulsion face à l’injustice et à l’inégalité.
Voilà, pour ma famille immédiate.
Quant aux influences extérieures, elles furent évidemment nombreuses et parfois déterminantes.
Vers 1938 ou 39, deux touristes américaines, des institutrices du Minnesota, après avoir causé avec moi et deux copains, en anglais, sur le quai de Chicoutimi, nous avaient promis de nous envoyer des livres.  Nous avions oublié cela, quand, en octobre ou novembre de cette année-là, nous avons reçu un paquet : les Minnesota Primers de 1ère, 2ième et 3ième  année du primaire.  Je les lus et relus  à les savoir par cœur.  J’avais les bases de la lecture et, un peu, de la grammaire anglaises.
Au collège, j’étais déjà bilingue et j’ai eu le privilège, pendant 6 années consécutives, d’avoir l’abbé Lachance comme prof d’anglais.  Il s’est vite rendu compte que je lisais pendant son cours, au lieu de s’en offusquer, il m’appela à son pupitre, avec Raoul Desjardins dont l’anglais était la langue maternelle, et nous dit que nous pouvions lire pendant son cours…mais qu’il choisirait lui-même nos lectures.  Bien sûr, nous devions faire les travaux et passer les examens comme tous les autres, mais quel merveilleux voyage il nous a fait faire à travers toutes les époques et les styles de la littérature anglaise.  D’où il est maintenant, il sait toute la reconnaissance que je lui voue.  Les larmes me viennent encore aux yeux en écrivant ceci.
M. Langis, dont j’ai parlé au cours du chapitre 6, m’a contraint, pour survivre à ses exigences,  à développer une méthode de travail qui m’a bien servi toute ma vie professionnelle et qui me sert encore.
Enfin, je ne voudrais pas terminer cette parenthèse sans mentionner l’abbé Labrecque, l’aumônier du Cercle des jeunes naturalistes, qui a su nourrir ma curiosité sur les questions de la nature et me donner une façon de chercher et de classer les découvertes.
L’abbé Saint-Georges, pendant 6 ans mon directeur de conscience, a su tempéré ma fougue mais sans l’étouffer et fut un bon contrepoids, avec ma grand-mère, à l’influence dévalorisante de ma mère qui me prédisait toujours l’échec de tout ce que j’entreprenais, me reprochant d’être trop comme mon père.
Ces gens m’ont aidé à me bâtir et je les en remercie, même ma mère qui m’a tout de même, par la lecture et l’écriture, donné la poutre qui m’a permis d’asseoir mes bases et de me développer.

lundi 1 août 2011

Mémoires...


Chapître 6 : vers où?


Le Cours Classique représentait le hall d’entrée d’une gare d’où partaient des trains vers plusieurs destinations; la ligne la plus fréquentée et la plus valorisée menait au sacerdoce.  De plus, sur cette ligne, les passagers recevaient de généreuses subventions.  Le climat politico-religieux et l’influence de l’Église Catholique créaient un terreau fertile et favorable à la croissance de la Vocation.  Rares les jeunes de cette période qui n’ont pas ressenti L’Appel, moi le premier.
Chez les sœurs de la Providence, j’avais pris goût au calme et à l’altruisme (bon je ne savais pas que cela s’appelait comme ça, mais cela me plaisait).  Au collège, rapidement, je me suis impliqué dans les activités parascolaires.  J’y trouvais un cercle que la xénophobie de mes camarades et mon manque d’argent me refusaient.  Mais au Cercle des Jeunes Naturalistes ou au Club cycliste les niveaux sociaux n’existaient pas.  La curiosité et la capacité d’apprendre ou de pédaler constituaient les seuls critères d’accessibilité.  L’enthousiasme et la disponibilité amenaient le reste.  En peu de temps, j’étais secrétaire du C.J.N., président du Club cycliste et responsable de la sécurité sur la route.  Pour un gars de 14 ans, j’étais QUELQU’UN.
Puis, je fus recruté pour servir la messe d’un de nos prêtres, tous les matins à 6h00 pendant toute l’année scolaire.  La Schola Cantorum suivit en Syntaxe, la deuxième année du cours. Le Grégorien, quelle pure jouissance, je le goûte encore énormément même si, sauf sur disque, j’ai peu d’occasion d’en entendre ou d’en chanter. L’année suivante, en Méthode, le scoutisme catholique, bien sûr, s’ajouta au reste, puis le Clan Routier, en Belles-Lettres. 
Les Belles-Lettres furent témoins d’une de mes très rares incartades.  Notre professeur de maths, M. Séguin, avait dû annuler un cours à cause d’une très vilaine grippe.  Nous avions été avisés que les deux premières heures de cours du lendemain seraient annulées si M. Séguin n’allait pas mieux.  Le lendemain matin, pas de M.  Séguin à la chapelle.  Sitôt nos messes terminées, deux collègues et moi sautons sur des téléphones pour aviser les autres de l’heureux évènement.  Seulement voilà, nous ignorions que la direction avait décidé de tenir un examen de maths, en blanc, pour remplacer le cours.  La salle était restée assez vide.  Nos profs ont-ils soupçonné les servants de messe? En tout cas, nous n’avons pas été interrogés ni dénoncés et aucune sanction ne s’en est suivie.
La Rhétorique nous donna l’occasion à Raoul D. et à moi de montrer notre grande sagacité.  Nous avions un prof de latin très sévère et intransigeant.  Cette année là, l’Énéïde nous offrait ses  richesses et ses tortures.  Pour l’examen final, M. Langis nous avait donné à étudier les 500 premiers vers de cette longue épopée.  Nous nous arrachions les cheveux.  Un soir, à la bibliothèque Shamrock, Raoul et moi nous sommes dits : « Langis est bête…mais pas stupide ».  De nous remémorer alors les cours de l’année : peu de par cœur, mais une grande insistance sur les notes explicatives en pied de page.  Dès lors, nous avons mis de côté le par cœur et nous sommes concentrés sur les notes.   Le matin de l’annonce des résultats, M. Langis est entré solennellement, mauvais signe, a lancé sa brassée de livres sur son pupitre et , catastrophe assurée, a levé les bras au ciel en lançant son traditionnel : « Messieurs, il ne nous reste plus qu’à tirer l’échelle et aller élever des poules…nous n’avons que deux élèves intelligents dans cette classe…(grand silence) Desjardins, Costopoulos, 80% les autres, que je ne nommerai pas, tous en bas de 34%. »  Les AUTRES voulaient nous tuer.
Après 6 ans, de 101 qui avions pris le départ nous n’étions plus que 33, y compris 3 ou 4 additions en cours de route.  D’autres départs auraient lieu en juin dont le mien.  En effet, les examens du baccalauréat  ès lettres et ès sciences constituaient une occasion importante d’élimination, de plus, les départs pour les noviciats de diverses communautés religieuses s’ajoutaient aux échecs.  J’avais raté mes maths mais mon entrée au noviciat des Oblats de Marie Immaculée ne s’en trouva pas compromise.  Cependant, notre préfet des études, M. Viau, m’avait sérieusement averti : « Costopoulos, si vous ne persistez pas chez les Oblats, vous irez finir vos études ailleurs qu’ici.  Bonne chance, je prie pour vous ».
À la mi-juillet, j’entrai au Noviciat des Oblats à Richelieu où nous étions bercés par le chant du Richelieu cascadant du bassin de Chambly.  Un autre chapitre s’ouvrait.

 (À suivre...)

lundi 18 juillet 2011

Mémoires...



Chapître 5 : « Là, tu vas travailler où? »


Mon grand-père avait commencé à travailler à 10 ans, ma grand-mère, à 12 ans, ma mère et son frère, à 18ans.  Mon grand-père avait 2 ans de scolarité, ma grand-mère avait eu la chance de travailler comme domestique dans une famille aisée qui l’avait envoyée à l’école et lui avait appris le français, qu’elle ignorait après avoir grandi en Ontario.  Ma mère avait terminé sa 7ième année, mon oncle aussi.   À l’époque, avec une 7ième année vous pouviez avoir un certificat d’enseignement.  Ma mère enseigna donc.  Mon oncle entra, à 18 ans, au service de The Montreal Gazette Printing Company où il travailla 52 ans.  Essayez de faire ça maintenant!
Au printemps 1945, après la fin de ma 6ième année, mon grand-père me demanda : 
-Là, tu vas travailler où? 
-Je vais faire mon cours classique, grand-papa.
-C’est quoi ça?
-Je vais apprendre du français, de l’anglais, du latin, du grec, des mathématiques, de l’histoire, de la géographie et autres choses.
-C’est pas des métiers ça.  Ça sert à rien, fais donc comme tout le monde pis va donc travailler.  Tu seras utile à quelque chose au moins.
Grand-maman, silencieuse jusque là, toussa un peu et déclara :
-Laisse-le tranquille.  Tu veux qu’il fasse comme nous, une vie de misère?  Les jeunes aujourd’hui ont besoin d’instruction.  Laisse parler ton grand-père et va au collège.  C’est pas parce qu’il sait pas lire que tout le monde doit être pareil!
Marie-Louise avait parlé,  Adélard se tut et retourna rouler ses cigares (il était cigarier de métier.  Il avait pratiqué son métier en usine jusqu’à une grève des cigariers en 1907.  À la fin de la grève, lui et ses collègues avaient tous été remplacés par des machines.  Il continuait à faire des cigares avec la vente desquels il se faisait de l’argent de poche).  Plus tard, quand des gens lui demandait ce que je faisais, bougon, il lançait : « Y fait rien, y’étudie ».  Mais à moi il ne m’en reparlera plus.
Septembre 1945 j’entre au collège… et dans un monde nouveau, totalement inconnu et effarant.  Ce matin-là, nous sommes 101 petits nouveaux (petits NAVETS, disaient les plus anciens) examinés, scrutés, pesés et évalués par les 400 déjà installés au cours des années passées.  Première découverte : je suis assis avec quelques vrais riches, des fils de juges, de médecins, d’avocats et d’un très  prospère maraîcher.  Heureusement, d’autres viennent d’un milieu plus proche du mien.  Nous deviendrons de bons amis « de tramway » car nous résidons tous loin du collège.  Les autres ont des parents qui les voiturent.
Dès la première journée, le Père Supérieur nous rappela que nous étions des privilégiés, que le collège avait été fondé, en 1933, pour permettre aux fils d’ouvriers d’avoir accès à l’élite de demain.  Nous serions cette élite.  En plus de la découverte de l’élite, ce jour de septembre, j’ai découvert que je faisais parti d’une minorité.  Déjà, mon grand-père nous disait, à mes frères et à moi, qu’il nous aimait bien mais que nous n’étions pas de sa race; mais au collège, avec deux autres, je n’étais pas de la race des 399 autres… Rapidement, nos aimables condisciples nous le firent sentir.  Je venais de prendre conscience du nationalisme et du racisme.  Un pas vers les sciences sociales?


Mes grands-parents, Marie-Louise Guindon, 80 ans, et Adélard Guilbeault, 78 ans, vers 1950 .


(à suivre...)

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lundi 11 juillet 2011

Mémoires...

Chapître 4 : le choc


Septembre 1943, vous avez 12 ans ½, sauf  l’équivalent de 3 ou 4 semaines bien espacées dans trois écoles différentes et dans deux villes, vous n’avez aucune expérience de la vie scolaire.  Vos parents vous ont appris à apprendre et vous voguez libre et sans entraves sur les voies de l’acquisition du savoir.  Vous ne voulez rien faire ce jour-là?  Bravo! Vous ne faites RIEN.  Un beau jour, le médecin vous dit : « Tu peux aller à l’école à mi-temps ».  Vous êtes très heureux, enfin une vie normale.
L’École du Doux Parler Français, sise Carré St-Louis, vous ouvre ses portes et vous voilà en 5ième année, avec des jeunes un an plus jeunes que vous???  Votre arithmétique, vous a-t-on dit est trop faible pour être en 6ième.   Votre ego vient d’en prendre un coup.   Mis à part la foutue arithmétique, vous savez presque tout ce que les autres doivent apprendre maintenant.  Vous vous ennuyez, vous ne connaissez personne et, surtout, vous ignorez comment entrer en contact avec les autres, vous êtes un ours, un ermite, un « outsider ».
Mon bonheur d’enfin pouvoir aller à l’école s’en trouva amoindri.  Heureusement mes après-midi m’appartenaient;  je retrouvais les bons lunchs de ma grand-mère avec bonheur et je pouvais arpenter mes chères rues (sales et transversales auraient chanté Georges d’Or).  Après le frottement matinal aux autres, cette solitude dans la cohue urbaine me reposait, j’étais chez-nous.  L’année scolaire 43-44 se déroula somme toute assez bien et je pouvais passer en 6ième.
Été sans histoire, mais la rentrée nous réservait, à mes frères et à moi, une surprise de taille : ma mère nous annonça que nous serions pensionnaires chez les Frères de St-Gabriel à l’Orphelinat St-Arsène.  Toute ressemblance avec l’École du Doux Parler Français, comme le veut la formule consacrée, était purement accidentelle.  Le milieu était très dur et les plus vieux ou les plus forts dominaient les plus jeunes même à table où ils se servaient les premiers, les autres mangeaient…s’il en restait (moins dur que Dickens, quand même).  Au parloir ce dimanche-là, après une semaine de ce régime, j’ai solennellement avisé ma mère que je serais de retour avant elle chez grand-maman avec mes deux frères si elle ne nous sortait pas de là immédiatement.  Mon ton et nos mines ont dû être convaincants car nous sommes repartis avec une maman
 « en beau maudit », si j’ose dire.  Les Québécois utiliseraient une autre formule.
Quelques jours plus tard, mes frères et moi entrons toujours comme pensionnaires, au Jardin de l’Enfance St-Jacques des Sœurs de la Providence.  Alors situé rue De Montigny (maintenant boulevard de Maisonneuve) coin St-Denis, (l’Université du Québec à Montréal et la station de métro Berri-UQAM occupent maintenant l’emplacement).  Nous sommes tout près de chez grand-maman, je connais ce coin comme le fond de ma poche et je m’y sens bien.  Le plus vieux du groupe et, avec deux autres, le plus grand, les Sœurs m’utilisent rapidement pour surveiller les récréations, aider les plus jeunes et faire des courses chez les libraires (Beauchemin, Granger, Fides), proches de chez grand-maman où je ne manquais pas d’aller prendre un bon lunch avant de rentrer avec mes colis.  Rétrospectivement, le rôle et les responsabilités dont les Sœurs m’ont chargés, je crois, ont jeté la semence de mon orientation vers   les sciences humaines et, plus tard, la gestion de services et de personnel.
Vers la fin de l’année une épidémie d’oreillons (the mumps, pour mes amis anglo) s’abat sur les 120 des 125 pensionnaires.  Comme je suis parmi les 5 chanceux, avec les 4 autres, je suis mobilisé comme infirmier et répétiteur de leçons, même malade, il ne faut pas perdre son temps.  Peu après, pour les élèves de 6ième, une autre épidémie se déclare : les examens d’admission aux collèges classiques.  Nous les passons tous Brébeuf, Ste-Marie, St-Laurent, St-Viateur, Externat classique de Ste-Croix, André-Grasset, Collège de Montréal;  comme la plupart de mes collègues, je suis reçu partout,  Ste-Marie et Grasset me décernent une bourse.  Il faut choisir, Ste-Marie est à cinq minutes à pied de chez-nous, Grasset à 45 minutes de tramway.  Jésuites ou Sulpiciens?  Ma paroisse, Notre-Dame, est sulpicienne…ce sera Grasset.

 (À suivre...)

vendredi 8 juillet 2011

At last flowers

On a previous post someone mistook our day lilies for wild grass, well they are wildly flowering.


There is always a way to get to light even if you have to get around obstacles



Clinging to life



Our begonias were unhappy inside they look like they feel better here.
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samedi 2 juillet 2011

Petit album de famille

Les trois hommes Costopoulos vers 1937, à Chicoutimi.
Papa, Roméo, dans ses bras, Pierre à la droite de papa et moi.





Posted by PicasaMa mère vers 1975 à Verdun




Et me voici, vers 1938, en colère à cause de cet habit tricotée en laine, que je ne peux supporter sur ma peau.  De plus ma mère daltonienne l'avait fait en brun chocolat foncé et jaune serin.  Vous remarquerz qu'il est très moulant.  Je ne voulais pas le porter mais c'était ça ou je n'allais pas voir Blanche Neige au cinéma.  Que vouliez-vous que je fasse?

vendredi 1 juillet 2011

Mémoires...

Chapître 3 : la récréation achève


Le train quitte la gare à 7 :00 P.M. très exactement (aujourd’hui, on dirait à 19 heures).  À Larouche, il s’arrête…ne bouge plus jusqu’au lendemain matin???  Il redémarre, il roule un peu et s’immobilise à nouveau en pleine forêt.  Le chef de train, passant de wagon en wagon, nous apprend qu’un convoi de marchandise a déraillé la veille au soir et que nous devrons, à pied, contourner la scène de l’accident et rejoindre un autre train qui nous attend de l’autre côté.  Je ne sais pas quelle distance nous parcourons mais à travers bois et en enjambant les rails tordus et autres débris, mes jambes de 10 ans trouvent le chemin bien long.  Ma mère et mes deux jeunes frères, 7 et 5 ans, font face avec courage.  Avec tous les autres passagers, nous vaincons la forêt et les moustiques.Nous devions arriver à Montréal, à la gare Moreau, à 8 heures du matin, nous arrivons à 8 heures, mais du soir.
 Si j’ai bonne mémoire, nous prenons le tramway Ontario avec correspondance à la rue St-Laurent pour prendre le 55 jusqu’à la rue Craig (maintenant St-Antoine).  Une petite côte à monter jusqu’à la rue St-Jacques et nous sommes chez mes grands parents maternels.   Adélard et Marie-Louise Guilbeault occupent la fonction de concierge au 517 rue St-Laurent, un édifice de 5 étages, sans ascenceur.  Au rez-de-chaussée on trouve un restaurant grec et un barbier; le 1er est occupé par un architecte et un arpenteur géomètre, au second,  le parti de l’Unité National e d’Adrien Arcand (parti fasciste) occupetout l’étage.  Le troisième recèle  le logement du concierge et celui d’une dame Lalonde, veuve et rentière de son état.  Au quatrième, un grenier ramasse des vieilleries et leur poussière accumulées depuis peut-être un peu plus de cent ans.  La rue St-Jacques, c’est  la finance de l’époque, à la rue Craig commencele « Red Light », deux formes de prostitution dont l’une était légale.
Finies les bonnes, l’aisance relative et les gâteries de Chicoutimi, bonjour la pauvreté relative.  Mes frères retournent à l’école en septembre et ma mère trouve du travail à Canadair comme commis de bureau.  Mon oncle Henri, le frère de ma mère, relieur à The Gazette Printing Company, habite aussi chez ses parents dont il est le soutien financier, le concierge, en effet est logé et chauffé mais pas payé en argent.  Mon oncle, sous ses airs bourrus, nous aimera bien et sera, en quelque sorte, notre père substitut même s’il s’en défendra toujours.
Comme je n’ai rien à faire, je lis et je me promène.  Mes longues promenades m’amènent de par les rues et ruelles du Red Light où je vois les manèges des prostituées et de leurs protecteurs vers la rue Ste-Catherine avec ses magasins et son activité; du Mont Royal bucolique au  Griffintown avec ses durs à cuir toujours prêts à en découdre si le passant ne change pas de trottoir; à la Pointe St-Charles précédée de son terrifiant tunnel Wellington avec le bruit infernal des autos et des camions qui s’y engouffrent  à toute vitesse comme si les chauffeurs avaient hâte d’en sortir.
D’autres fois, j’accompagne mon grand-père au marché Bonsecours pour acheter du tabac en feuilles.  Grand-papa fut, jadis, cigarier avant d’être remplacé, en 1907, par une machine.  Il se fait un peu d’argent de poche en roulant des cigares pour les gens des bureaux de l’édifice dont il est le concierge.  Je l’accompagne aussi au marché St-Laurent pour les achats de provisions quand grand ‘maman ne se sent pas assez bien pour y aller elle-même.  Ces jours-là, nous prenons la rue St-Dominique plutôt que St-Laurent, peut-être parce qu’il n’y a pas de taverne sur cette rue là (mon aïeul est très porté sur la dive bouteille).  Pourtant d’autres tentations se présentent sur cette rue bordée de bordels dont les filles l’invitent à grands coups de « Chéri » et de « Entre, on va s’occuper du petit »; j’étais à peine pubère et je ne le savais pas car personne ne m’en parlait.
J’aimais aussi beaucoup flâner devant les bureaux du journal La Presse à lire les dernières nouvelles sur les grands panneaux peints que les préposés accrochaient devant l’édifice et qu’ils renouvelaient à toutes les demi-heures environ.  Un peu plus loin sur la rue St-Jacques la vitrine du Montreal Herald affichait une machine avec une immense roue qui imprimait, sous nos yeux, à la vitesse grand V, les dernières nouvelles au fur et à mesure de leur arrivée, une vraie magie.
Devant La Presse, un jour, une belle voiture sport décapotable s’arrête, un monsieur très chic me demande si je veux aller faire un tour d’auto.  Je suis bien tenté mais je lui dis que je dois d’abord demander la permission à ma grand’mère et je pars.  Quand je suis revenu…il était parti??? 
Nous étions au printemps 1943.  Il fut décidé que je reverrais le médecin.  Devant mes prouesses pédestres, le toubib s’avisa que peut-être, j’étais moins malade qu’on ne le croyait et prescrivit un essai scolaire à temps partiel pour septembre qui arrivait.
La récréation était finie.

mercredi 29 juin 2011

Mémoires...

Chapître 2: troisième et dernière partie
Les Allemands avaient annexé l’Autriche et avait pris le Sudetenland à la Tchécoslovaquie.  Les rumeurs de guerre se faisaient plus précises.  Un camp militaire avait poussé à Chicoutimi.  Bientôt, les grands bateaux blancs de la Canada Steamship Line céderaient les quais à des cargos de toutes nationalités apportant les matières premières pour l’aluminerie d’Arvida et les fournitures pour le cantonnement du régiment du Saguenay et un détachement du Princess Patricia Light Cavalry venu de Saskatoon.  À l’automne 1939 commencèrent les exercices de « black out » car toute la région du Lac Saint-Jean au fleuve Saint Laurent, avec son aluminerie, ses barrages hydroélectriques, ses deux ports (Chicoutimi et La Baie) et son terminus ferroviaire constituait un objectif stratégique non négligeable.
Un soir de 1940, le mugissement de la sirène d’alerte annonça un nouvel exercice de « blackout ».  Nous devions éteindre nos appareils de radio, éteindre les lumières et tirer les rideaux.  Ma mère avait une singulière allergie aux directives de toutes sortes.  Elle tira les rideaux.  L’exercice semblait durer plus longtemps que d’habitude quand un garde civil frappa à la porte.  Ma mère ouvrit et l’homme, d’un ton péremptoire,  lui ordonna d’éteindre la lumière qui filtrait au dehors et de fermer la radio qu’il entendait maintenant que la porte était ouverte.  De toute façon les stations locales ne diffusaient pas et nous écoutions les ondes courtes.  Le lendemain matin, tout Chicoutimi  parlait de l’avion allemand qui avait survolé la région la veille au soir.  Nous avions eu une véritable alerte.
La guerre, d’une autre manière, prit, chez-nous, un visage concret.  Au cours de cette année là deux événements me frappèrent et s’inscrivirent à tout jamais dans ma mémoire.  Un midi, fait exceptionnel,  mon père arriva pour le repas avec deux personnes : le capitaine d’un vaisseau grec mouillé dans le port et une adolescente d’une quinzaine d’années.  Pendant le repas une alerte incendie se fit entendre à partir de la tour de l’hôtel de ville.  Elle appelait les pompiers volontaires et les policiers-pompiers en congé et leur indiquait le lieu approximatif de l’incendie.  La jeune fille se mit à crier et à courir dans tous les sens pour, à la fin, se jeter, en pleurant, sous la table.  C’était une jeune réfugiée grecque en transit vers New York après avoir vécu la vraie guerre là-bas.  Le capitaine et mon père la rassurèrent plusieurs minutes et le repas se termina sur une note plus légère.
Quelques semaines plus tard, mon père nous amena un matelot grec survivant de deux torpillages.  La dernière fois, il avait dérivé sur l’Atlantique dans un canot de sauvetage pendant une semaine avant d’être repéré par le navire qui l’avait amené à Chicoutimi.  Il devait passer quelques jours de repos chez-nous, avait annoncé mon père.  Rapidement nous l’avons baptisé « Americano » car li ne cessait de répéter « America, America…. », encore et encore.  La première nuit fut calme, c’est au matin que les choses se gâtèrent.  Je me suis réveillé avec l’impression que quelqu’un étouffait.  Dans la pénombre, je vis Americano qui pressait un oreiller sur la figure de Roméo, le plus jeune de nous trois.  J’ai crié, ma mère est venue et Americano s’est sauvé, en pleurant, dans la cuisine.  Mon père, alerté au restaurant, revint promptement avec le capitaine du navire.  Le malheureux expliqua qu’il nous trouvait si gentils qu’il voulait nous éviter de connaître les horreurs de la guerre…en nous tuant tous les trois.  Vous admettrez que pour un enfant à qui il fallait éviter les émotions fortes, c’était raté.
Cet automne là, nous n’avons pas revu notre père.  Nous avons quitté notre logement pour aller vivre dans deux chambres chez un Monsieur Therrien.  Ma mère expliqua que nos meubles avaient été mis en « storage » pour quelque temps.  Un jour, après le repas  du soir, ma mère me prit à part et me dit : «Va à la gare et fais attention de ne pas te faire voir.  Tu me diras si ton père prend le train et s’il est seul ».  Je me faufilai dans des wagons vides rangés sur une voie d’évitement le long du train en partance.  Remontant de wagon en wagon, j’arrivai à la hauteur d’un wagon où je vis mon père assis avec la veuve de la cérémonie pascale et ses deux enfants.  Le train quitta la gare sans que papa ou la dame en descendent.  Quatre ou cinq mois plus tard, au printemps 1941, nous sommes partis à Montréal.

vendredi 24 juin 2011

Mémoires...

Chapître 2:  12 années de repos (2ième partie)
Vers 1938 mon frère Pierre entra à l’école.  J’en fus tellement jaloux que mes parents m’inscrivirent bientôt à la même école.  Comme ma mère, ex-institutrice, m’avait montré à lire, à écrire et à compter et que mon père, quand même diplômé en pédagogie, m’avait donné des notions d’histoire et de géographie, les Sœurs m’acceptèrent en  troisième année.  Roméo, le benjamin, à compter de ce jour se réfugia sous une table jusqu’à notre retour.  Une grippe mit fin à ma vie scolaire jusqu’en 1943.  Par précaution, mes parents me retirèrent de l’école…et Roméo cessa de passer ses journées sous la table.
La vie semblait suivre un cours paisible.  Pourtant, j’étais trop jeune pour le percevoir, des nuages se profilaient à l’horizon.  Mon père écoutait beaucoup, sur les ondes courtes, les discours d’un monsieur toujours enragé, du moins je le voyais comme ça, dans un langage que je ne comprenais pas.  Il l’appelait Hitler et papa semblait toujours inquiet après avoir entendu ce monsieur.  Un jour, il posa une grande carte géographique au mur et commença à y mettre  des punaises de diverses couleurs qu’il déplaçait fréquemment.  J’ai compris, depuis, qu’il suivait la marche de la Wehrmacht à travers l’Europe et celle de l’armée italienne à travers la Grèce.
Tout près de nous, d’autres nuages se formaient sans que j’en sois conscient : mes parents s’isolaient de plus en plus dans leur chambre pour discuter.  Mon père disparaissait pendant plusieurs jours de suite.  J’ai eu connaissance de trois disputes : mon père voulait nous faire écouter la cérémonie de la Pâque orthodoxe diffusée depuis New York,( il était très croyant et allait à la messe catholique faute de mieux) , ma mère voulait que nous écoutions les jumelles  Dionne qui chantaient à la radio de Radio-Canada.  Ma mère gagna et mon père s’en fut écouté son émission chez une veuve grecque de la ville.  Il est revenu quelques jours plus tard.
La deuxième dispute, je le comprends maintenant, porta sur une question tout aussi profonde : mon père, officier de réserve dans l’armée grecque, voulait retourner là-bas pour se mettre au service du pays auquel il n’avait jamais renoncé.  Ma mère s’y opposa fortement et menaça même de le faire arrêter s’il tentait de mettre son projet à exécution.  Il resta…mais quelque chose avait changé, il n’était plus le même et lui et maman ne se parlaient presque plus sauf nécessité.
Enfin, troisième accrochage majeur, ma mère refusa que mon père m’apprenne le grec sous prétexte que je devais me concentrer sur l’apprentissage du français et de l’anglais.  J’avais alors 6 ou 7 ans l’âge auquel le père grec prend charge de l’éducation de ses garçons.  Rétrospectivement, ce fut, je crois, le plus grave et le plus déterminant dans le long processus de rupture entre mes parents et entre lui et nous les enfants car il cessa de s’intéresser à nous.
Mon père partait tôt le matin pour son restaurant et revenait très tard le soir.  Mas mère voyait ses amies qui n.étaient pas de la région, la bonne s’occupait de nous et je me réfugiais souvent chez Mme Jobin que j’avais baptisée « Grand-maman II ». Je m’ennuyais beaucoup de ma grand-mère maternelle que J’adorais et que je ne voyais pas souvent car elle vivait à Montréal.  Mme Jobin avait toutes ses qualités, faisait d’aussi bons gâteaux et tartes et me recevait toujours à bras ouverts.   Eva Jobin fut mon lien avec Chicoutimi et mon iniatrice à la façon de vivre de la région car mon père vivait pour son restaurant et se mêlait peu à la population et ma mère, pas du tout.  Nous avions connu cette famille car les deux filles, Yvette et Mariette, nous gardaient et travaillaient, à l’occasion, comme bonne chez-nous.  Je les aimais bien.
(À suivre...)

jeudi 16 juin 2011

Mémoires...

Chapître 2 : 12 années de repos

(1 ére partie)

Les savants disciples d’Esculape penchés sur ma vie naissante m’avaient prédit, avec un peu de chance et beaucoup de soins,  de neuf à dix ans de vie.  Beaucoup de repos, pas de grandes émotions ni de jeux violents sinon ma vie serait très brève.  Que fait un bébé condamné à ne pas bouger?  Il dort et observe les adultes.
Je n’ai aucun souvenir de mes trois premières années.  Ma mère, mon oncle et mes grands parents Guilbeault m’ont tous raconté les mêmes choses : je n’ai pas dit un mot avant ma deuxième année et je n’ai jamais parlé en bébé, à trois ans je parlais l’anglais en plus du français.
Ce phénomène s’explique : ma mère parlait français à ses enfants, mon père, il parlait huit langues, nous parlait surtout en anglais et ma mère et lui se parlaient toujours en anglais.  Comme je n’avais rien d’autre à faire, j’ai appris les deux langues en même temps.  Les années m’ont confirmé la justesse de mon choix, (bon, j’exagère un peu en parlant de choix, je suis brillant mais quand même!) d’être bilingue.
Au cours de ces trois années, je crois comprendre que nous nous sommes promenés entre Québec et Montréal au hasard des activités de mon père, sauveur de restaurants et un peu « gambler» professionnel ; je suppose que l’un ne va pas sans l’autre.  Vers mes trois ans, j’ai conscience de m’être retrouvé à Chicoutimi avec un petit frère, Pierre né en 1934 et baptisé à Montréal.  Il devait donc être bébé naissant quand nous sommes déménagés.  J’ai pris conscience de son existence quelques années plus tard : sur son tricycle, il est passé sur les rails et les wagons de mon train mécanique, mon seul jouet significatif…après m’avoir indiqué qu’il le ferait.  Ma mère ne l’avait pas disputé, il ne comprenait pas dit-elle.

À ce moment là, maman devait être enceinte de mon frère Roméo né en 1936 à Chicoutimi.  À cinq ans, je me souciais peu de ces détails mais je me souviens très bien que le bébé, que j’avais baptisé « face de patate», était resté trois mois à la maternité du Dr Dumas et de ses sept filles, toutes infirmières.  Ma mère avait toujours voulu avoir une fille.  L’accouchement, m’a-t-on dit avait été très difficile et les sœurs Dumas, pour la consoler, lui avait dit qu’elle avait eu une fille.  Quand elle prit conscience que la fille était un garçon, elle a refusé de ramener le bébé à la maison.  Quand les sœurs Dumas, après trois mois, offrirent d’adopter le bébé, maman se décida à le ramener chez-nous.
Hormis cet incident, la vie s’écoulait paisible.  J’apprenais à lire, à écrire et, à mon corps défendant, à compter.  Ma seule activité consistait à lire tout ce qui me tombait sous la main : journaux, revues, livres de contes, bandes dessinées, rien ne m’échappait.  Comme je ne me décidais pas à mourir, on me permit de sortir un peu. 
Un jour, je me retrouvai sur le quai pendant qu’un grand bateau blanc accostait.  Pendant la manœuvre, des personnes sur le pont lançaient des sous sur le quai et les enfants se battaient pour les ramasser.  Ces gens semblaient s’en amuser.  Avec deux garçons, que j’appris à connaître par la suite, je regardais sans comprendre.  Les passagers commencèrent à débarquer et quelques uns s’approchèrent :
-         - What don’t you want to have some money?
-        -  Why, répondis-je?
-        --  Oh! You speak English?
-          Yes, et les deux autres répondirent aussi.
 La conversation s’engagea, les demandes de renseignements s’ensuivirent et bientôt, sans avoir à nous battre ni déchirer nos vêtements nous avions un joli  pécule d’accumulé en dollars américains (mais ça, nous ne la savions pas avant que nos parents nous le disent).  Ce rituel se poursuivit tout les étés jusqu’à notre départ pour Montréal en 1941.  J’avais alors dix ans et je vivais toujours à la grande surprise des savants médicastres, aurait dit Molière que je ne connaissais pas encore.
(à suivre...)

dimanche 12 juin 2011

Truce?

For over a month now we have been having rain, at times very heavy, most days. Thirty minutes from here on lake Champlain and the Richelieu river several thousand people have been flooded for the last 60 days. Yesterday, 2000 volunteers went there to help clean the mess and 1000 more today. Over the next two weekends 3000 more will pitch in to remove 500 000 sandbags, various debris carried in by the current and salvage whatever can be salvaged. Today it rained cats and dogs raising new fears that the water would rise again.
Tonight around 7 PM this rainbow appeared over our street. Let's hope it announces the deluge's end.
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