vendredi 11 février 2011

Memories

Du poivre?


Fin août 1948, le clan routier André-Grasset effectue son camp d’été volant. Nous arrivons, à pied bien sûr, à St-Roch-de-Mékinac en provenance de St-Tite-des-Caps, mieux connu aujourd’hui comme la capitale québécoise du western. Denis et moi avons été désignés pour tremper le potage du soir. En route, nous nous sommes procuré des légumes, le boucher du village nous a fourni un os à soupe assez bien viandé et l’eau pure et fraîche abonde.

Le feu est monté, la marmite remplie à ras bord est accrochée à un trépied improvisé au-dessus du feu ouvert. Bientôt un délicieux fumet se dégage de la chaudronnée en ébullition. Quand vient l’heure du repas, tout est fin prêt. Nous remplissons les gamelles de l’odoriférant mélange.

Les gars remarquent vite des petits grains noirs flottant sur la soupe. En 1948 le poivre est rare et coûte une fortune. Les gars s’extasient devant notre débrouillardise et ce goût si délicat, si rare et nous complimentent à tour de bras. Nous n’avons pas eu le courage de leur dire que la poignée de bois de la marmite avait pris feu…

Paul Costopoulos, jeudi, 3 février 2011