dimanche 30 mai 2010

"Push over and share the popcorn"

Zeus Is Watching nous a régalés, sur son blog, d'une pièce de Vivaldi;  Man of Roma, en commentaire, a souligné l'importance de Bach.  J'y ai mis mon grain de sel en affirmant que Bach, pour moi, était relié au spirituel et Vivaldi, à la détente.  J'ajoutai que Wagner cependant me soulevait vraiment en les suppliant de ne pas me fusiller pour autant.
SledPress, une haltérophile intellectuelle et mélomane (l'ordre est arbitraire)  inscrivit le commentaire suivant: "Shoot you, heck, push over and share the popcorn."  J'avoue n'avoir jamais associé Wagner ou son oeuvre au popcorn...mais après tout, pourquoi pas?  Pourtant il me semble qu'écouter Siegfried ou Lohengrin en mangeant du popcorn serait presqu'une profanation sauf, peut-être, pour la marche nuptiale tellement galvaudée.
Lors de notre mariage, Thérèse et moi avions laissé le choix de la musique à l'organiste...après avoir spécifiquement exclu la marche nuptiale.
Maintenant, si elle me lit, c'est peut être SledPress qui va me fusiller.  Ce doit être ça vivre dangereusement.

vendredi 28 mai 2010

L'imprévu

La chaîne


La demoiselle, sur la tige du jonc, méditait.  Lui la contemplait; bien sûr, le grand héron préfère un bon poisson ou une juteuse grenouille, mais il ne dédaigne pas, à l’occasion, un insecte bien charnu.  Valait-elle cependant l’effort de se pencher si bas pour une si petite bouchée?  Se rappela-t-il l’ancêtre dont Jean de Lafontaine jadis nous entretint?
Il allait se décider quand un gros moustique impudent vint voleter autour de sa tête.  Il l’aurait écrabouillé avec volupté mais sans main comment voulez-vous y parvenir.  Il avait beau secouer la tête, tordre son long cou, agiter les ailes, danser sur ses longues cannes, rien n’y faisait.  Le cousin importun ne le lâchait pas.  Il aurait pu s’envoler mais il aurait perdu sa proie, si minime fût-elle et elle semblait si appétissante et insouciante, un petit lunch sans problème quoi.
Une truite surveillait aussi la demoiselle …et le héron.  L’une l’attirait, l’autre l’effrayait.  Le moustique seul semblait s’amuser.  Un badaud passant par là aurait, dans les instants suivants, assisté à une réaction en chaîne assez remarquable.  La demoiselle prit soudain son envol  et, avant qu’il l’ait vu venir, goba le moustique.  Le héron libéré se saisit de la truite sidérée et la demoiselle s’éloigna satisfaite dans un grand bruit d’élytres, très consciente, comme toutes les demoiselles, des événements qu’elle venait de déclencher.
Sait-on jamais ce qu’une demoiselle mijote quand elle médite?
Paul Costopoulos, vendredi, 28 mai 2010


mardi 25 mai 2010

Le combat matinal

Tous les matins, au déjeuner (le petit déjeuner, en Europe), mon épouse et moi mangeons une agrume (orange, clémentine, mandarine ou tangelo, pas de pamplemousses car contraire à notre médication contre l'hypertension).  Pour le commun des mortels, manger une agrume n'a rien de compliqué.
 Pas pour ma Thérèse, il lui faut un ézesteur et un couteau.  Un ézesteur, c'est un petit instrument de plastique qui ressemble à un crochet de dentelière, un bout pointu et l'autre en crochet.  Le crochet perce le zeste et fait une rainure tout autour du fruit.  Le bout pointu soulève les quartiers de zeste ainsi découpés.  Vous croyez le travail terminé?  Détrompez-vous.
Entre alors en scène un petit couteau à légume.  La plupart des êtres humains, une fois l'orange dénudée, séparent les quartiers et les mangent.  Pas Thérèse, elle se sert du couteau pour percer la membrane qui renferme la pulpe, en suce le jus et mange la pulpe...mais pas la membrane.  Plus le fruit est gros, plus ardu le travail.  Ainsi tous les matins j'assiste au combat entre le fruit et Thérèse.  Heureusement l'admission est gratuite.

lundi 24 mai 2010

2cnd Annual Auntie Day


Last year, the Costopoulos family launched a new tradition: Aunts Day. Henceforth the last Sunday in May will be Auntie Day. We have Mother's Day, Father's Day, Grandparents Day and all manners of Days...but no one has thought about aunts. Yet when I look at my celibate daughters doting over their nephew and niece, the love and devotion they have for those kids, I say it is high time to do something to honor that aspect of familyhood. So next Sunday we wil have the Aunts Special Dinner, Alexis (14) and Arianne (3) will be , hopefully, on their best behaviour and mom, dad, brother, sister-in-law will pitch toghether to get them  something they wil love.  Pass the word around, celibate aunties are a  forgotten and neglected part of our society. Let's right the wrong.

jeudi 20 mai 2010

Why the 4 seasons

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Ce matin, grand émoi sur l’Olympe.  Ouranos et Gaïa, père et mère de toute la population ont convoqué un grand conseil de famille.  La situation doit être très grave; je dirais plus, je dirais même, gravissime.  Contrariés de voir interrompre leurs ébats, tout ce beau monde se pointa à l’heure dite; on n’ose pas contrarier les grands patrons.   Mercure a été on ne peut plus clair, des statuts seraient en péril en cas d’absence.
Les présences prises, Ouranos, caressant sa barbe, se leva et parla ainsi : « Mes enfants, l’heure est grave.  Des échos inquiétants me parviennent du monde des mortels.  Nous leur avons tout donné et ils se plaignent encore.  Hélios, Phébé et Mercure, sans compter Vénus et Éros, m’apprennent qu’ils sont désabusés qu’ils s’ennuient et se dépriment.  Pourtant la nourriture et les plaisirs ne leur manquent pas, ils ne souffrent ni ne peinent pour avoir le bien-être le plus total.  Des enfants gâtés, je vous dis, et insatiables.  Le plus inquiétant dans tout cela?  Leur état dépressif les amène à se donner la mort avant que les Parques aient fini de dérouler l’écheveau de leur vie.  Que faire? Avez-vous quelques suggestions?»
Un long silence suivit ce laïus.  Ouranos commençait à tortiller sa barbe.  Gaïa parla à son tour : «Allons mes enfants, n’ayez crainte, parlez, votre père, aujourd’hui, ne vous mangera pas, il l’aurait déjà fait, comme pour d’autres, mais si vous êtes là, c’est qu’il l’a décidé; alors parlez en toute confiance.  Nous vous écoutons.»
Dionysos, un peu pompette, brisa la glace et mit un glaçon dans son verre avant de déclarer : «Leur vin manque de qualité. Donnons- leur un meilleur raisin, qu’ils boivent davantage et ils seront plus heureux.»
Déméter, pourpre, s’écria : «Quoi!  Tu oses m’accuser de leur donner des raisins de mauvaise qualité, espèce d’ivrogne?  Je vais te rouler dans les orties et tu verras qu’elles sont de qualité.» 
Mercure agita ses ailes pour rafraîchir l’atmosphère. «Écoutez, dit-il, Hélios, Éole et Phébé, leurs observations  pourraient nous éclairer.»
«J’ai remarqué, avança Hélios, une certaine lassitude des mortels quand je luis trop longtemps, mais que des nuages me cachent pendant quelques jours et ils sourient quand je réapparais.»
Éole d’ajouter : «J’ai aussi remarqué ce phénomène au cours de mes constants déplacements.  D’ailleurs, ces drôles de pistolets sont tout aussi heureux de me voir arriver que de me voir partir, surtout si je souffle trop fort ou trop longtemps.»
«Quand je suis pleine, dit Phébé, les mortels semblent heureux et quand je suis nouvelle aussi.  Si  je me cache trop longtemps, ils m’appellent et sourient de me revoir.»
Vulcain, de sa voix tonnante, se hasarda à dire : «Souvent dans les orages, quand je forge la foudre, j’entends les mortels souhaiter le retour du beau temps mais quand il fait beau trop longtemps, ils souhaitent un orage pour les rafraîchir.  Ils sont étranges, ne trouvez-vous pas?»
Zeus, silencieux jusque là, avança timidement : « En somme trop d’une bonne chose ou d’une mauvaise, produit le même effet chez les mortels, ils se lassent et se dépriment; comprenez-vous ça vous aussi mes collègues?»
Chronos lentement risqua : « Je crois que nous sommes devant un problème de durée et de constance.  –Assueta vilescunt-, diront les Romains dans quelques millénaires.   Il leur faut du changement et fréquemment.  Les observations de nos amis nous le montrent clairement.  Nous devons modifier l’ordre des choses.  La stabilité du climat et l’abondance dont ils profitent lassent les mortels?  Bien donnons- leur des fluctuations.  Je suggère un cycle de chaud, de froid, d’abondance et de disette.»
Gaïa et Ouranos  étonnés de ce qu’ils entendaient n’en croyaient pas leurs oreilles.  On pouvait se lasser d’être bien?  Alors là, cela dépassait l’entendement même d’un immortel.  Après un long silence et avoir profondément sondé le regard de Gaïa, Ouranos se leva et, s’adressant à Chronos et à Éole, il prononça ces mots : «Dorénavant je veux que l’ordre des choses soient changé.  Il devra y avoir des cycles de beau et mauvais temps, de chaleur et de froid, d’abondance et de disette.  Ainsi les mortels ne se lasseront plus et pourront espérer l’embellie suite à la tempête.»
Les Saisons venaient de naître, les joies de l’été, la beauté de l’automne mais aussi la crainte de l’hiver et de ses rigueurs accompagnée de l’espoir du printemps annonciateur du retour de l’été.  Chaque saison avec ses défis particuliers présentant une raison de combattre et de vivre pour voir la suivante.  Les Olympiens venaient de sauver leur création.
Paul Costopoulos, samedi, 15 mai 201

vendredi 7 mai 2010

Miasmes

Le Québec avance joyeusement vers l'arrière comme diraient nos chauffeurs d'autobus.  En 1960, quand les Libéraux de Jean Lesage ont pris le pouvoir, ils ont déclenché une vaste enquête sur l'administration des gouvernements de l'Union Nationale des 20 dernières années.  Vous souvenez-vous de la puanteur qui nous avait envahis?
Mémoire olfactive peut-être mais je sens la même odeur, aujourd'hui, émanant tant de Québec que d'Ottawa.  Pas un jour ne se passe sans quelque nouvelle révélation sur un politicien ou sur son entourage.  Aucun parti n'est à l'abri car ils habitent tous des maisons de verre et l'on voit les squelettes dans les placards.
Les seuls qui ne semblent pas atteints de la lèpre, le NPD à Ottawa et Québec Solidaire au Québec, comme par hasard, n'ont aucune chance de prendre le pouvoir.  Les corrupteurs s'en désintéressent donc.  Si le peuple décidait, tout à coup, aux prochaines élections, de donner un grand coup de balai et de voter pour ces deux partis?  Peu probable, mais on peut rêver d'un blanc chevalier qui viendrait à notre secours et sauverait notre pauvre et immorale démocratie.