vendredi 11 mars 2011

Écrivaines

“Les femmes qui lisent sont dangereuses”



Titre de Laure Adler


Et celles qui écrivent?



La plume, l’arme de destruction massive par excellence, entre les mains d’une femme, devient encore plus redoutable. Ces dames, à travers les âges, grâce à la finesse de leurs écrits et à leur habileté ont fait reculer des empires et plié des tyrans. Certaines régions du monde subissent encore les conséquences de leurs écrits

J’en veux prendre pour témoins les Lesbiens. Ces fiers hellènes ont même tenté de s’adresser aux tribunaux pour contraindre les lesbiennes à changer leur appellation, la jugeant préjudiciable à leur image…malgré le tourisme lesbien amené chez-eux par la renommée de leur illustre poétesse, la grande Sapphô. Malgré sa réputation cette dame fut mariée à un certain Kerkylas dont elle eut une fille, Cléis.

De toute façon en 600 avant Jésus-Christ l’homosexualité et le lesbianisme ,même comme mots, n’existaient pas. Hommes et femmes prenaient sous leur aile un ou une ado et se chargeait de leur éducation sur tous les plans y compris la préparation au mariage et la fondation d’une famille.

La ville de Mythilène sur l’île grecque de Lesbos a vu naître et vivre cette dame dont la légende s’est emparée et dont les moines du moyen âge ont voulu faire disparaître toute trace, avec, toutefois, un succès mitigé.


Ces honnêtes moines lui reprochaient l’érotisme des ses vers et leurs destinataires, souvent des femmes :

« De nouveau Éros qui dissout les membres me torture,


Doux et amer monstre invincible,


Ô Atthis! Et toi, lasse d’attacher à moi


Ton souci, tu t’envoles vers Andromède. »


Sapphô, nous dit-on, fut une bonne mère pour Cléis et lui donna une solide éducation. D’ailleurs, à Mythilène, Sapphô dirigea une école pour filles. Elle eut aussi un grand ami, le poète Alcée.


Au fil des siècles, comment oublié Aurore Dupin baronne Du Devant alias George Sand dont la plume tantôt lyrique, tantôt érotique ou férocement politique, a fait reculer Napoléon III? Plus près de nous, comment ne pas parler de L’influence, parfois corrosive, d’une Denise Bombardier ou carrément incendiaire d’une Lise Payette?
Nous connaissons tous bien sûr notre Jeannette Bertrand nationale et indestructible. Ces femmes ont toutes contribué à la libération des femmes…parfois au détriment des hommes…mais glissons mortels…
En terminant permettez moi de vous citer un bref échange entre Sappho et Alcée qui rappelle, en plus prude, un échange entre Sand et Musset :

Alcée :


Saphô aux tresses violettes,


Pure Saphô au doux sourire,


J’ai bien quelque chose à te dire,


Oui, mais la honte m’en empêche.


Sappho :


Si tu voulais le bien et le beau seuls,


Si rien de mal dans ta bouche n’était,


Tu n’aurais pas de honte dans tes yeux,


Et franchement tu dirais ta pensée.


Paul Costopoulos, vendredi, 11 mars 2011