jeudi 20 mai 2010

Why the 4 seasons

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Ce matin, grand émoi sur l’Olympe.  Ouranos et Gaïa, père et mère de toute la population ont convoqué un grand conseil de famille.  La situation doit être très grave; je dirais plus, je dirais même, gravissime.  Contrariés de voir interrompre leurs ébats, tout ce beau monde se pointa à l’heure dite; on n’ose pas contrarier les grands patrons.   Mercure a été on ne peut plus clair, des statuts seraient en péril en cas d’absence.
Les présences prises, Ouranos, caressant sa barbe, se leva et parla ainsi : « Mes enfants, l’heure est grave.  Des échos inquiétants me parviennent du monde des mortels.  Nous leur avons tout donné et ils se plaignent encore.  Hélios, Phébé et Mercure, sans compter Vénus et Éros, m’apprennent qu’ils sont désabusés qu’ils s’ennuient et se dépriment.  Pourtant la nourriture et les plaisirs ne leur manquent pas, ils ne souffrent ni ne peinent pour avoir le bien-être le plus total.  Des enfants gâtés, je vous dis, et insatiables.  Le plus inquiétant dans tout cela?  Leur état dépressif les amène à se donner la mort avant que les Parques aient fini de dérouler l’écheveau de leur vie.  Que faire? Avez-vous quelques suggestions?»
Un long silence suivit ce laïus.  Ouranos commençait à tortiller sa barbe.  Gaïa parla à son tour : «Allons mes enfants, n’ayez crainte, parlez, votre père, aujourd’hui, ne vous mangera pas, il l’aurait déjà fait, comme pour d’autres, mais si vous êtes là, c’est qu’il l’a décidé; alors parlez en toute confiance.  Nous vous écoutons.»
Dionysos, un peu pompette, brisa la glace et mit un glaçon dans son verre avant de déclarer : «Leur vin manque de qualité. Donnons- leur un meilleur raisin, qu’ils boivent davantage et ils seront plus heureux.»
Déméter, pourpre, s’écria : «Quoi!  Tu oses m’accuser de leur donner des raisins de mauvaise qualité, espèce d’ivrogne?  Je vais te rouler dans les orties et tu verras qu’elles sont de qualité.» 
Mercure agita ses ailes pour rafraîchir l’atmosphère. «Écoutez, dit-il, Hélios, Éole et Phébé, leurs observations  pourraient nous éclairer.»
«J’ai remarqué, avança Hélios, une certaine lassitude des mortels quand je luis trop longtemps, mais que des nuages me cachent pendant quelques jours et ils sourient quand je réapparais.»
Éole d’ajouter : «J’ai aussi remarqué ce phénomène au cours de mes constants déplacements.  D’ailleurs, ces drôles de pistolets sont tout aussi heureux de me voir arriver que de me voir partir, surtout si je souffle trop fort ou trop longtemps.»
«Quand je suis pleine, dit Phébé, les mortels semblent heureux et quand je suis nouvelle aussi.  Si  je me cache trop longtemps, ils m’appellent et sourient de me revoir.»
Vulcain, de sa voix tonnante, se hasarda à dire : «Souvent dans les orages, quand je forge la foudre, j’entends les mortels souhaiter le retour du beau temps mais quand il fait beau trop longtemps, ils souhaitent un orage pour les rafraîchir.  Ils sont étranges, ne trouvez-vous pas?»
Zeus, silencieux jusque là, avança timidement : « En somme trop d’une bonne chose ou d’une mauvaise, produit le même effet chez les mortels, ils se lassent et se dépriment; comprenez-vous ça vous aussi mes collègues?»
Chronos lentement risqua : « Je crois que nous sommes devant un problème de durée et de constance.  –Assueta vilescunt-, diront les Romains dans quelques millénaires.   Il leur faut du changement et fréquemment.  Les observations de nos amis nous le montrent clairement.  Nous devons modifier l’ordre des choses.  La stabilité du climat et l’abondance dont ils profitent lassent les mortels?  Bien donnons- leur des fluctuations.  Je suggère un cycle de chaud, de froid, d’abondance et de disette.»
Gaïa et Ouranos  étonnés de ce qu’ils entendaient n’en croyaient pas leurs oreilles.  On pouvait se lasser d’être bien?  Alors là, cela dépassait l’entendement même d’un immortel.  Après un long silence et avoir profondément sondé le regard de Gaïa, Ouranos se leva et, s’adressant à Chronos et à Éole, il prononça ces mots : «Dorénavant je veux que l’ordre des choses soient changé.  Il devra y avoir des cycles de beau et mauvais temps, de chaleur et de froid, d’abondance et de disette.  Ainsi les mortels ne se lasseront plus et pourront espérer l’embellie suite à la tempête.»
Les Saisons venaient de naître, les joies de l’été, la beauté de l’automne mais aussi la crainte de l’hiver et de ses rigueurs accompagnée de l’espoir du printemps annonciateur du retour de l’été.  Chaque saison avec ses défis particuliers présentant une raison de combattre et de vivre pour voir la suivante.  Les Olympiens venaient de sauver leur création.
Paul Costopoulos, samedi, 15 mai 201

12 commentaires:

  1. How fun! Did you make this up or it comes from the Greek myths you inherited? It sounds reasonable to me.

    We could trick the gods by traveling around the world and never have to accept winter woes. Well, almost never.

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  2. I made it up using the gods in what I figured would be a plausible scenario. I used what knowledge I had gathered in my classical study years and what I have since read. It was great fun writing it as the gods took control and dictatede much of what was written.

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  3. C'est merveilleux, Potsoc. A wonderful story, wonderfully told.

    Out west, there are five seasons: almost winter, winter, still winter, getting nicer, and road construction. As you can imagine we are now in the fifth, and it's almost impossible to get from A to B, without going to D, K Q, and Z. Quelle domage, eh!

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  4. Our fifth season, as you call it, has also begun and it will get worse in the next few weeks. I know what you mean.

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  5. Une fable belle et magistralement écrite. Avec un sens plus profond derrière, que seul un homme comme toi, qui a vécu, could write - un homme capable de 'penser', bien sûr, car j'ai des amis entre 60 et 70 qui sont des idiots, et quelque fois cela m'arrive a moi aussi …

    Tu viens de poser des problèmes à multiples facettes. Mais au moins, ceci : la vie comme une plaine, sans montagnes (= difficultés) détruit la joie de vivre. Nous ne pouvons nous réjouir que de ce que nous avons durement gagnée.

    On peut pas connaître le bonheur, si on connaît pas la douleur; l'abondance, sans la pénurie; et la crainte des pénuries dans l'hiver nous amène à travailler comme des fourmis, et pas à rigoler comme des cigales (même si rigoler n'est pas mal), car, dans la vie, nous savons que il y aura l'âge de la faiblesse et alors nous préparons pour cela: the human relationships must be settled (tutti i torti che abbiamo fatto per esempio!), l'argent doit etre reglé, or problems will haunt us when we are weak to face them.

    Cela arrive aux cigales as for money and / or for human relationships, to those qui ne ce sont pas bien équipés, and life for them se termine mal dans presque la misère, material or emotional, or les deux.

    Comme un des mes meilleurs amis, The Supreme Master of ALL Cigales!

    Mais, il y en a ceux qui n'ont jamais known la pénurie (affective et / ou materielle) et ont toujour vecu dans l'abondance. What is going to happen to them in their autumn? They are often not happy, they say, since they didn't have to fight. Il ne sont pas heureux. Le Pays de Cocagne de Pinocchio, id est le climat parfait, les parents parfaits, la femme parfaite, les enfants parfaits, rendent pas heureux.

    Mais est-ce que il est vrai? J'ai parfois des doutes.

    Quando mia madre mi leggeva Pinocchio - avevo 4 anni - con la sua bella dolce voce di mamma, ho sempre avuto mixed feelings about Il Paese Dei Balocchi, about Toyland.

    [for example, my wife 'used' to say: even your blog is just Toyland. Keep your feet on the ground eh?? Now she doesn't say it any more. The lioness is the lioness, and the lion, even with few teeth left, is the lion. But, who the heck is right?]

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  6. Why must somebody be right? There are always two sides to everything and each can, in his or her own way, be right and wrong. La vérité est un compromis entre les points de vue.
    A blog can be a toy,some of my posts I have written to amuse myself, such as this one. That you have seen such profundity in it is rather flattering. Than you.

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  7. Why must somebody be right?

    True, but isn't this total relativism (our dear friend Le Commentator used to say)?

    I miss those days when Canada only had eaten me up. Now the much wider Anglo-Saxon monde has eaten me up. Not that I complain. Wonderful people and it is kinda flattering also to be a fruit.

    And don't thank me. Mi è piaciuta la battuta su Sparta e la Corea del nord! Anche perché per me è un poco vera.

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  8. "Total relativism"? I would not say that. However before saying right or wrong we must expolre all angles of a question and there are many. usually there is a little right on both sides and truhth is never absolute.
    I often quote my son on that:"If not proven false, it can be true."

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  9. J'ai grandi dans les tropiques. Il n'y avait que deux saisons - chaud, et pas si chaud. Croyez-moi, il a été très ennuyeux.

    Par conséquent, je suis toujours reconnaissant pour les quatre saisons distinctes. Je remercie donc Ouranos!!!

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  10. Ouranos est heureux, Phil, de votre gratitude. Too much of somethings, good things, is often worse than not enough.

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  11. @Paul

    If not proven false, it can be true.

    This is a wonderful saying. I'll keep it in my mind as I write my planned posting about ETs and their spacecraft, the reality of which I believe.

    A blog can be a toy, some of my posts I have written to amuse myself, such as this one.

    While your blog may be a toy for you, it is one of the sources I use to teach myself French.

    @ Paul, MoR

    Paradox, which is the basis of this posting, arises simply because everything is defined by its opposite.

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  12. Gentlemen, I'm flattered and a bit worried that my little fantasy is becoming a philosophical posting.
    It verifies that once you post something it takes a life of it's own and escapes your control.
    Che sera, sera.

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