LA LÉGENDE DU COLIBRI
Paul Costopoulos
Le sculpteur André Sandel accompagne une sculpture exposée au Parc des Trois Bérets, à St-Jean-Port-Joli, de la légende suivante:
«Un Colibri pourchassé par 20 000 maringouins cherchait un endroit où se réfugier. Il vit un camp démoustiqué habité par des fées nudistes. L'une d'elles l'aperçut et le prit sous son aile pour le protéger. »
M. Sandel a été mal informé, sauf le respect que je lui dois.
Permettez-moi de vous raconter la véritable histoire. Je la tiens de source sûre.
Un soir, au bout du quai de St-Jean-Port-Joli, le Nordet me l'a apprise. Le personnage n'est pas une fée nudiste mais plutôt un Elfe. Or le vent s'y connaît en Elfe car ce sont ses enfants.
Vous vous souvenez du Seigneur des Anneaux? Tolkien n'a rien inventé, il a simplement pris la dictée de Nordet, ce même Nordet du bout du quai, face à la mer. L'action débute quand finit celle de Tolkien.
Imaginez un peu la scène: l'Anneau est détruit, Sauron totalement écrasé et la paix, pour toujours, s'installe dans la Terre du Milieu. La Coalition de l'Anneau triomphante peut se dissoudre et chacun rentrer chez soi. .Les hommes de Mordor retrouveront leurs champs et leurs troupeaux et pourront continuer à chasser en toute tranquillité. Les majestueux Dendres .... nous y reviendrons plus tard.
Frodon et ses Hobbits retournent dans leur village et peuvent recommencer à vivre et à. se reproduire joyeusement dans leurs coquettes chaumières. Gandalf disparaît sur son cheval blanc et Galadriel regroupe ses Elfes. La troupe céleste et aérienne doit parcourir un long chemin pour arriver chez elle dans les lointains fjords de Norvège. Heureusement, souvenez-vous, ils sont fils du vent, le souffle créateur, donc légers et aériens. Ils peuvent se dématérialiser et se déplacer par la voie des airs comme un courant d'air. Vous comprendrez que leur voyage de retour se fit en un souffle. À leur arrivée, leurs cousins les Trolls leur apprirent qu'il se passait de drôles de choses chez les Ases; ces dieux guerriers se prélassaient dans Ies grottes de Fingall en écoutant la musique d'un certain Edvard Griegg, musique composée expressément pour eux. Imaginez l'émoi de la troupe.
La nuit tombait et ils s'approchèrent des grottes. Une musique grave et mélancolique s'en échappait avec des accents que seuls les compositeurs scandinaves savent créer. Tout à coup la musique s'emballe, une suite de danses norvégiennes arrive portée par le Vent. Leurs pieds ailés n'y tiennent plus et ils se lancent dans une. longue farandole aérienne. Ce soir là les Elfes se laissèrent aller aux plus folles figures de danse et leur exaltation atteignit un comble. Or, à l'instar de Rudolph, les Elfes deviennent lumineux dans les moments de grands émois. Leurs pieds scintillèrent de rouges et de blancs, de verts, de bleus, de jaunes, plus éclatants les uns que les autres. Leurs arabesques décrivaient, dans le ciel, d'immenses méandres lumineux et phosphorescents. Les hommes sidérés y voyaient l'œuvre des dieux et se taisaient, recueillis et admiratifs ... un peu craintifs aussi.
Lors d'un passage de la farandole au-dessus du St-Laurent, notre héros aperçut un Colibri poursuivi par une nuée de maringouins. Pas 20 000 comme le prétend M. Sandel. Non, dans le bas du fleuve, comme les bleuets du lac St-Jean, les moustiques sont très gros, 20 suffisent pour mettre en péril un minuscule colibri. Le demi-dieu s'en émut et décida de voler à son secours. De son puissant souffle il dispersa les poursuivants; il chercha ensuite un endroit sûr pour son protégé.
À ce· moment là, il vit un groupe de Magnifiques Dendres, leurs longs doigts de pied solidement plantés dans le sol et leurs splendides bras feuillus enserrant tout un peuple d'oiseaux, pendant qu'ils continuaient leurs graves et bruissantes conversations. Notre héros se dit: "Tiens voici un lieu magnifique pour mon colibri" ... et il y posa l'oiseau.
Mais avant de rejoindre ses joyeux compagnons, il laissa une onde de mémoire sur les lieux. Onde qu'un être sensible, comme un artiste, pourrait, un jour, capter. Voilà comment, en 2003, Paul Sandel capta l'onde et l'interpréta dans la statue du parc des Trois Bérets. Le temps avait peut-être un peu brouillé la réception, mais mon Nordet, ce soir là, a rétabli les faits.
Paul, I will comment here at a later time.
RépondreSupprimerHere just to say that maybe this guy, Phil, needs a comment from you *here*.
I visited briefly at Phil's. I have my whole descendance here right now so I'll comment later on Phil's blog.
RépondreSupprimerLa descendance avant tout, è naturale.
RépondreSupprimerOn another note, I have commented at *Jean Guy's* Le Bourlingueur (à la fin de la discussion) and have invited you all French Canadians chez mois (pas seulement dans l'imagination questa volta). Before y même penser et refuser dans votre tête, pls read the details in my comment over there.
Un histoire captivant. Je n'ai pas lu "Le Seigneur des Anneaux". Je peut-etre devrait.
RépondreSupprimerTolkien est passionnant. Les divers volets de son cycle de l'Anneau se lisent sans perte d'intérêt et nous amènent dans un monde...pas si loin du nôtre.
RépondreSupprimer@Paul
RépondreSupprimer@Phil
I cannot comment on Tolkien, since comme Phil I haven't read anything by him non plus. Mais ils m'ont dit qu'il s'agit d'un écrivain de talent. I didn't have time to do anything of all I wanted to do during this weekend. So je suis faché.
Il nous amènent dans un monde...pas si loin du nôtre ... ça serait intéressant de savoir ce que tu penses là-dessus.
Weird. Il est peut-être la première fois que je te tutoie. J'espère que vous me le permettiez.
Vous savez mieux que moi que dans pas mal de romans français se tutoyer n’est pas tellement habituel, même à l'intérieur d'une famille ou bien parmi les amis ou les amants, comme Sartre et Simone de Beauvoir. Alors, puisque you always said Canadians are conservatori ….c’est simply pour cela.
Phil, I am surprised that en tant qu'Anglo Saxon, vous speak so many languages.
Getting back to France, writers (et surtout les philosophes) sont peut être une race particulière.
Not very consistent my comment. It is late here.
Good night Paul
Good night Phil
Buon giorno MoR, en matière de tutoiement, l'anglais est moins compliqué, n'est-ce pas, le "you" est un passe-partout. En français, sauf peut-être dans une bourgeoisie intellectuelle et chez les aristocrates, le vouvoiement est passé de mode.
RépondreSupprimerDans mon milieu, dans la famille et avec les amis le "tu" est de mise. Je vouvoie les étrangers et les gens plus agés que moi, mais il y en a de moins en moins de plus agés que moi.
Oui mon cher MoR, tu peux me tutoyer, nous sommes tout de même un peu amis, non?
Quant au polyglottisme de Phil, il ne m'étonne pas du tout. Beaucoup d'anglo-saxons sont polyglottes; les latins n'ont pas le monopole de l'ouverture aux autres.
tu peux me tutoyer, nous sommes tout de même un peu amis, non?
RépondreSupprimerSì, io credo proprio di sì, o almeno lo spero Paul.
les latins n'ont pas le monopole de l'ouverture aux autres
Vrai, ils sont most provincial. To say the truth, I am touché un peu, although I shouldn't, since - from a European perspective - while I find the Germans, the Dutch, the Scandinavians etc. molto molto poliglotti, je trouve, en tant que poliglotti, pas trop ou presque rien les Anglais - although they can prendersi questo lusso - et les Italiens et les Français possibly pire - although they should not prendersi questo lusso, ma persistono obstinés nell'errore. The young dio sia lodato are changing a bit.
Je suis peut-être influencé par les anglos-saxons du Québec et de l'Ontario. Beaucoup sont bilingues, par nécessité, et sont marié(e)s à des immmigrant(e)s ou à leurs descendants. They often also speak, or at least understand, their spouses language.
RépondreSupprimerDe plus, le Canada est un pays exportateur donc nos gens d'affaires essaient de parler la langue de leurs clients. Je suppose qu'en Europe, en général, c'est différent.
I had forgotten Phil lives in Canada.
RépondreSupprimerUn'altra cosa. I am much less aristocratico and much more letterario de ce que tu en pense. Cela me dérange ou me blesse un peu, hard for me to say - a lighter mix of the two corrisponde di più alla verità.
Une chose plus importante I'll say in a next comment: I cannot weirdly paste text here. Google should fix that.
Je ne t'ai jamais perçu comme aristocrate. Éduqué, cultivé, intellectuel, certainement. Je m'excuse si j'ai pu te blesser de quelque manière, crois bien que ce fut très involontaire.
RépondreSupprimerGetting to more serious stuff, Zeusiswatching, a great lover of Lully etc., has posted some gem movies of Molière where the actors seem to speak a French with the pronunciation du ‘Grand siècle’. Since one like you could shed some light on this, I'd be very excited if you *jumped there* and expressed your opinion là-dessus.
RépondreSupprimerPaul, only if it pleases u, blogging n'etant pas un devoir social :-)
You didn't hurt me Paul. Stai sereno.
RépondreSupprimerJ,ai vu et écouté les vidéos sur Zeusiswathching. Nous ne parlons pas comme ça ni avec cet accent...plutôt méridional. Nos ancêtres venaient du Nord et de la Bretagne. Montréal et Québec ont une langue maintenant plus proche du français parisien, les régions gardent une touche de nos origines bretonnes et normandes.
RépondreSupprimerBut, on Zeus' blog you have said: "Yes, it is the accent of Grand Siècle". Which confuses me a it lol. I have better explained what I mean over at Zeus.
RépondreSupprimerThe accent of "le Grand Siècle" as we think it was, we have no recordings of it. However, we definitely do not pronounce like this over here and the language has evolved and is much less archaic than you semm to believe.
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